Monday 25 January 2010

belgique: "jaures, reviens, ils sont devenus fous !"

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Cet article a été publié le Lundi 25 janvier 2010 à 10:16

INBEV : Les syndicats mis en bière

Impuissants. Marx et Jésus n’y peuvent rien. Ni la FGTB ni le Mouvement ouvrier chrétien et sa Centrale syndicale chrétienne n’est capable d’inverser la logique infernale de la mondialisation capitaliste. De Côte d’Or à Fortis, les joyaux de la couronne sont tous passés sous pavillon étranger dans l’indifférence générale des « représentants des travailleurs ». Tout pour les actionnaires, rien pour les ouvriers ? Alors que la logique ultra-financière, trahison de l’esprit d’entreprise a lobotomisé nos richissimes familles belges propriétaires d’InBev, les syndicats contemplent le désastre de notre Jupiler nationale avec les méthodes du 19e siècle : arrêts de travail, piquets de grève moules frites, prières au Ciel des permanents qui ne savent pas sur quoi négocier. Et qui s’en foutent. Du moment qu’on sauve la peau des délégués, la valetaille ouvrière peut aller pointer au chômage.




Est-ce que la diminution de la consommation de bière justifiait 300 licenciements au pays de la Bière ? Evidemment non. Mais face à la mondialisation et aux centres de décision lointains et hautains, face aux délocalisations [cette fois en Hongrie], ça fait belle lurette que les directions syndicales ont abdiqué. Forts de 600 millions d’euros de recettes selon une enquête explosive de Trends-Tendance datant déjà de 2002 [la CSC y reconnaissait 250 millions de recettes et 25 millions placés au… Luxembourg], on ne peut pourtant pas dire que les « défenseurs des travailleurs » manquent de moyens. Dans la fonction publique, l’Etat paie des centaines de permanents à faire du syndicalisme à plein temps. Les délégués syndicaux sont protégés par une indemnité de licenciement qui varie entre 4 et 8 ans. Ils sont partout : à l’INASTI, à l’ONEM, à l’Office des Pensions, au Bureau du Plan, à l’INAMI, à la commission de l’Index. Ils sont juges dans les tribunaux du Travail. Leurs services juridiques [le Setca bruxellois notamment] pèsent autant que des gros cabinets d’avocats. Ils co-écrivent le droit du travail. La FGTB assiste chaque vendredi au bureau du PS, le Mouvement ouvrier chrétien a enfanté plusieurs ministres et même un Premier ministre. Et rien que le paiement du chômage leur rapporte 12 euros par versement [soit la bagatelle de presque 150 millions d’euros chaque année]. Des centaines d’employés des syndicats ne font que ça : payer les chômeurs. Et tant que la CAPAC [la caisse auxiliaire [sic] de paiement des allocations de chômage] dysfonctionne avec la bénédiction de son conseil d’administration contrôlé par les syndicats, la manne céleste n’est pas prête de se tarir. Oui : vous avez tout compris: quand le chômage baisse, les syndicats licencient, quand il augmente, par ici la caisse enregistreuse!
Confortablement assis à signer des accords inter-professionnels interminables pour décider d’une ou deux décimales sur votre feuille de paie, c’est pas demain que ces lourdingues iront défendre nos intérêts au Brésil ou en Inde. Jaurès, reviens, ils sont devenus fous !


Karl UBU

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