Monday 29 October 2012

attentat beyrouth: dgse + mossad

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http://www.voltairenet.org/article176392.html

Les mauvais perdants de la crise syrienne

Thierry Meyssan
Beyrouth, 28 octobre 2012

En 2010, la France a fait le choix de relancer sa politique coloniale. Cela l’a conduit à changer le régime en Côte d’Ivoire et en Libye, puis à essayer de la faire en Syrie. Mais face à l’échec de cette troisième opération, Paris se trouve emporté par les événements qu’il a provoqués. Après avoir armé et encadré des groupes terroristes en Syrie, la DGSE a frappé au cœur de la capitale libanaise.  

Lors d’une table ronde à Ankara, l’amiral James Winnefeld, chef d’état-major adjoint des USA, a confirmé que Washington révélerait ses intentions à l’égard de la Syrie, dès l’élection présidentielle du 6 novembre terminée. Il a clairement fait comprendre à ses interlocuteurs turcs qu’un plan de paix avait déjà été négocié avec Moscou, que Bachar el-Assad resterait en place et que le Conseil de sécurité n’autoriserait pas la création de zones tampons. De son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a confirmé qu’il était en train d’étudier les possibilités de déploiement de casques bleus en Syrie.
Tous les acteurs de la région se préparent donc à un cessez-le-feu imposé par une force onusienne principalement composée de troupes de l’Organisation du Traité de sécurité collective (Arménie, Biélorussie, Karazkhstan, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan). De facto, cela signifie que les Etats-Unis poursuivent leur retrait de la région, débuté en Irak, et acceptent d’y partager leur influence avec la Russie.
Simultanément, le New York Times a révélé que des pourparlers directs vont reprendre entre Washington et Téhéran, alors même que les États-Unis s’appliquent à couler la monnaie iranienne. En clair, après 33 ans de containement, Washington admet que Téhéran est une puissance régionale incontournable, tout en continuant à saboter son économie.
Cette nouvelle donne se fait au détriment de l’Arabie saoudite, de la France, d’Israël, du Qatar et de la Turquie qui avaient tous misé sur un changement de régime à Damas. Cette coalition hétéroclite se divise désormais entre ceux qui réclament un lot de consolation et ceux qui tentent de saboter le processus en cours.
D’ores et déjà, Ankara a changé son fusil d’épaule. Recep Tayyip Erdogan, qui se disait prêt au pire, tente de se réconcilier avec Téhéran et Moscou. Quelques jours après avoir insulté les Iraniens et fait molester des diplomates russes, il est devenu tout sourire. Il a profité du sommet de l’Organisation de Coopération Economique à Bakou pour rencontrer le président Mahmoud Ahmadinejad. Il lui a proposé de mettre en place un dispositif complexe de discussion sur la crise syrienne qui permette à la fois à la Turquie et à l’Arabie saoudite de ne pas rester au bord du chemin. Soucieux de ne pas humilier les perdants, le président iranien s’est montré ouvert à cette initiative.
Le Qatar, de son côté, est déjà en quête de nouveaux espaces pour ses ambitions. L’émir Hamad s’est offert un voyage à Gaza et s’est posé en protecteur du Hamas. Il verrait d’un bon œil le renversement du roi de Jordanie, la transformation du royaume hachémite en une république palestinienne et l’installation au pouvoir de ses protégés de la Confrérie des Frères musulmans.
Restent Israël et la France qui ont constitué un front du refus. La nouvelle donne serait une garantie de protection pour l’État d’Israël, mais mettrait fin à son statut particulier sur la scène internationale et ruinerait ses rêves expansionnistes. Tel-Aviv serait ravalé au rang de puissance secondaire. Quand à la France, elle y perdrait son influence dans la région, y compris au Liban. C’est dans ce contexte que les services secrets des deux États ont conçu une opération pour faire échouer l’accord USA-Russie-Iran. Dans l’hypothèse où cette opération échouerait, elle devrait quand même permettre d’effacer les preuves de l’ingérence dans la crise syrienne.
La France a d’abord fait circuler une rumeur selon laquelle le président Bachar el-Assad aurait commandité au Hezbollah l’assassinat de cinq personnalités libanaises : le chef des Forces de sécurité intérieure, le directeur des forces du ministère de l’Intérieur, le grand mufti, le patriarche maronite et l’ancien Premier ministre Fouad Siniora. Puis, Paris a sacrifié Michel Samaha —qui lui servait d’agent de liaison avec les services syriens, mais venait de tomber en disgrâce à Damas et était donc devenu inutile—. Le brillant et versatile politicien est tombé dans un piège tendu par le général Wissam el-Hassan —chef des FSI et lui même agent de liaison avec les salafistes—. Puis, Paris a sacrifié le général Wissam el-Hassan, qui non seulement était devenu inutile en cas de paix en Syrie, mais dangereux tant il savait de choses. Ainsi la rumeur française s’est réalisée : le premier sur la liste des cibles est mort, et une personnalité pro-syrienne a été arrêtée en préparant un attentat contre une autre cible de la liste.
Au cœur de cette machination, on trouve le général Benoît Puga. Cet ancien commandant des Opérations spéciales et directeur du Renseignement militaire français a été chef de l’état-major particulier du président Nicolas Sarkozy et a été maintenu à son poste par le président François Hollande. Affichant un soutien inconditionnel à la colonie juive de Palestine [1] et des relations privilégiées avec les néo-conservateurs US, il a relancé la politique coloniale de la France en Côte d’Ivoire, en Libye et en Syrie. Il était l’agent traitant à la fois de Michel Samaha et de Wissam el-Hassan. Il est aujourd’hui l’homme fort à Paris. En violation des institutions démocratiques, il gouverne seul la politique proche-orientale de la France, bien que cette attribution ne corresponde pas à ses fonctions officielles.

[1] « Gaza : la France supervise le prolongement du Mur de séparation », Réseau Voltaire, 26 décembre 2009.


http://www.voltairenet.org/article176417.html


Le 14-Mars multiplie les erreurs : rupture avec Walid Joumblatt 


29 octobre 2012

Depuis l’assassinat du général Wissam al-Hassan, le 14-Mars multiplie les erreurs politiques. Il a d’abord fait de mauvais calculs, en pensant pouvoir rééditer le scénario de 2005, lorsqu’il a pris le pouvoir dans le sillage de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. En optant pour l’agitation populaire et la violence dans la rue, il a pensé que, le chef du gouvernement, le centriste Najib Mikati, intimidé, démissionnerait de son poste. Mais ce dernier, fin limier de la politique, a su saisir les tendances internationales et a compris que la stabilité du Liban est la priorité des pays occidentaux. Déterminé, il a résisté à toutes les pressions et fait face à la campagne de terreur. Et c’est avec la bénédiction de la « communauté internationale » que l’Armée libanaise a repris le contrôle du terrain, occupé un temps par les milices du Courant du futur. 
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• Le Hezbollah a qualifié de « calomnies » les accusations du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, dans l’affaire de l’assassinat du général Wissam al-Hassan. « Le chef des Forces libanaises, qui est condamné dans une série de grands crimes qu’il avait perpétrés contre des individus et des groupes libanais, et notamment contre l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, nous a gratifiés d’une rengaine d’accusations infondées à propos d’un rôle d’exécutant qu’aurait tenu le Hezbollah dans l’assassinat du général martyr Wissam el-Hassan », indique le communiqué. « Nous rejetons entièrement ces accusations et nous y voyons une tentative flagrante de jeter de l’huile sur le feu sectaire et d’aggraver la tension dans le pays ». « Cela, aucun sage ne saurait l’accepter à l’exception de ceux qui ont bien voulu servir gratuitement l’ennemi israélien et ses complots criminels », conclut le communiqué.
 Les enquêteurs libanais dans l’assassinat du général Wissam al-Hassan ont reçu le soutien, jeudi, d’une équipe de la police fédérale US. Les agents du FBI sont déjà sur le lieu de l’attentat, à d’Achrafié, à la recherche d’éléments et d’indices. La venue d’enquêteurs du FBI avait été convenue lors d’un entretien téléphonique, lundi, entre Najib Mikati et Hillary Clinton. Le Hezbollah avait exprimé son mécontentement de la venue des policiers états-uniens. Le secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Kassem, avait réclamé une enquête à 100 % libanaise.
• Selon le quotidien libanais Ad Diyar, une entreprise française spécialiste de la protection des personnalités et de la sécurité des établissements a proposé au Liban d’envoyer 300 responsables de sécurité et agents anti-terroristes contre une somme de 120 millions de dollars par an. L’entreprise indique qu’elle est en mesure de déjouer 95 % des éventuels incidents à condition qu’elle dispose d’une grande liberté d’action. Problème : pourra-t-elle se rendre dans la banlieue sud de Beyrouth ?
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Revue de presse

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Al Akhbar (24 octobre 2012)
Ibrahim El-Amine
À la suite de l’assassinat du général Wissam el-Hassan, les forces du 14-Mars n’ont pas tardé à pointer du doigt la Syrie. L’unique objectif de cette accusation était de mobiliser son public, sachant qu’elle ne sort pas du contexte politique de l’action de ce camp qui mise sur la chute du régime syrien.
Cependant, les déclarations des responsables sécuritaires et des ténors du 14-Mars correspondent-elles aux éléments ressortant de l’enquête relative à l’attentat ? L’enquête s’articule, pour le moment, sur trois éléments principaux. Le premier est lié aux données tangibles concernant la scène de l’attentat. Il consiste à identifier les personnes observées par une caméra de surveillance installée dans les lieux de l’attentat. Les images montrent que quelques heures avant l’explosion, une voiture, garée dans la ruelle où l’attentat a eu lieu, a cédé sa place à la voiture Toyota de type RAV4, qui a était piégée. L’enquête est en cours pour savoir si la première voiture en question y était stationnée dans l’objectif de réserver une place au véhicule piégé. Le deuxième élément de l’enquête relève d’un procédé déductif qui consiste à analyser les données téléphonique et décrypter les appels qui ont eu lieu dans la région avant et après l’explosion dans une tentative d’identifier les auteurs potentiels de l’attentat. Le troisième élément consiste à savoir par quels moyens le général Wissam el-Hassan a été surveillé. À cet effet, les appels effectués par el-Hassan avant et après avoir quitté Berlin où il était accompagné du Directeur général des FSI, Ashraf Rifi, et d’une délégation sécuritaire, ont été examinés. Et la liste des personnes que le responsable sécuritaire a contactées durant cette période a été mise en place. Les autorités judiciaires compétentes ont rapporté qu’el-Hassan avait contacté une journaliste, et qu’ils s’étaient entendus pour se rencontrer dans son bureau secret d’Achrafié vendredi matin, soit le jour de l’attentat. La justice demandera, par conséquent, aux enquêteurs de convoquer la journaliste, qui était l’un des informateurs d’el-Hassan, afin de recueillir sa déposition. Cette mesure permettrait à la justice de répondre aux questions suivantes : Y avait-il un moyen de communication entre la journaliste et el-Hassan autre que le téléphone portable ? Le contact entre eux a-t-il eu lieu avant ou après l’arrivée d’el-Hassan au Liban ? La journaliste a-t-elle informé une partie tierce, en personne, par téléphone, ou par un autre moyen de télécommunication électronique de sa rencontre prévue avec el-Hassan ? Aurait-elle évoqué la présence du bureau secret d’el-Hassan ? La journaliste a-t-elle passé des appels téléphoniques après avoir quitté le bureau d’el-Hassan à Achrafié ?

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Ad Diyar (Quotidien libanais proche de la majorité-25 octobre 2012)
Une source officielle syrienne haut placée affirme que c’est la France qui aurait assassiné le général Wissam el-Hassan en raison de certaines informations confidentielles qui étaient en sa possession. Quant à la Syrie, qui a déjà suffisamment de problèmes, elle ne fera rien qui puisse lui en causer d’autres. Wissam el-Hassan, poursuivent ces sources, aurait commencé, grâce à Michel Samaha, à faire la lumière sur les relations secrètes entre la Syrie et la France : l’ancien ministre l’aurait en effet mis au courant d’informations dangereuses portant sur la relation entre ces deux pays ainsi que sur son propre rôle secret d’intermédiaire. Samaha aurait donc dévoilé les dessous de la relation syro-française, au niveau des services de renseignements en particulier, ce qui a poussé la France à vouloir liquider Wissam al-Hassan. Il n’est d’ailleurs pas exclu que Michel Samaha soit éliminé à son tour pour enterrer les grands secrets relatifs aux renseignements français et syriens. La France ne souhaiterait en tout cas pas que les États-uniens découvrent ses relations secrètes et son rôle en Syrie et dans la région, d’autant plus que Wissam el-Hassan avait commencé à tisser des liens avec les États-Unis.
L’Orient-Le Jour (Quotidien francophone proche du 14-Mars)
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Source
New Orient News (Liban)

Thursday 25 October 2012

imf revolutionary paper: 100% reserve backing

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http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/9623863/IMFs-epic-plan-to-conjure-away-debt-and-dethrone-bankers.html

IMF's epic plan to conjure away debt and dethrone bankers 

So there is a magic wand after all. A revolutionary paper by the International Monetary Fund claims that one could eliminate the net public debt of the US at a stroke, and by implication do the same for Britain, Germany, Italy, or Japan.

Ambrose Evans-Pritchard
21 Oct 2012

One could slash private debt by 100pc of GDP, boost growth, stabilize prices, and dethrone bankers all at the same time. It could be done cleanly and painlessly, by legislative command, far more quickly than anybody imagined.
The conjuring trick is to replace our system of private bank-created money -- roughly 97pc of the money supply -- with state-created money. We return to the historical norm, before Charles II placed control of the money supply in private hands with the English Free Coinage Act of 1666.
Specifically, it means an assault on "fractional reserve banking". If lenders are forced to put up 100pc reserve backing for deposits, they lose the exorbitant privilege of creating money out of thin air.
The nation regains sovereign control over the money supply. There are no more banks runs, and fewer boom-bust credit cycles. Accounting legerdemain will do the rest. That at least is the argument.
Some readers may already have seen the IMF study, by Jaromir Benes and Michael Kumhof, which came out in August and has begun to acquire a cult following around the world. 

Entitled "The Chicago Plan Revisited", it revives the scheme first put forward by professors Henry Simons and Irving Fisher in 1936 during the ferment of creative thinking in the late Depression.
Irving Fisher thought credit cycles led to an unhealthy concentration of wealth. He saw it with his own eyes in the early 1930s as creditors foreclosed on destitute farmers, seizing their land or buying it for a pittance at the bottom of the cycle.
The farmers found a way of defending themselves in the end. They muscled together at "one dollar auctions", buying each other's property back for almost nothing. Any carpet-bagger who tried to bid higher was beaten to a pulp.
Benes and Kumhof argue that credit-cycle trauma - caused by private money creation - dates deep into history and lies at the root of debt jubilees in the ancient religions of Mesopotian and the Middle East.
Harvest cycles led to systemic defaults thousands of years ago, with forfeiture of collateral, and concentration of wealth in the hands of lenders. These episodes were not just caused by weather, as long thought. They were amplified by the effects of credit.
The Athenian leader Solon implemented the first known Chicago Plan/New Deal in 599 BC to relieve farmers in hock to oligarchs enjoying private coinage. He cancelled debts, restituted lands seized by creditors, set floor-prices for commodities (much like Franklin Roosevelt), and consciously flooded the money supply with state-issued "debt-free" coinage.
The Romans sent a delegation to study Solon's reforms 150 years later and copied the ideas, setting up their own fiat money system under Lex Aternia in 454 BC.
It is a myth - innocently propagated by the great Adam Smith - that money developed as a commodity-based or gold-linked means of exchange. Gold was always highly valued, but that is another story. Metal-lovers often conflate the two issues.
Anthropological studies show that social fiat currencies began with the dawn of time. The Spartans banned gold coins, replacing them with iron disks of little intrinsic value. The early Romans used bronze tablets. Their worth was entirely determined by law - a doctrine made explicit by Aristotle in his Ethics - like the dollar, the euro, or sterling today.
Some argue that Rome began to lose its solidarity spirit when it allowed an oligarchy to develop a private silver-based coinage during the Punic Wars. Money slipped control of the Senate. You could call it Rome's shadow banking system. Evidence suggests that it became a machine for elite wealth accumulation.
Unchallenged sovereign or Papal control over currencies persisted through the Middle Ages until England broke the mould in 1666. Benes and Kumhof say this was the start of the boom-bust era.
One might equally say that this opened the way to England's agricultural revolution in the early 18th Century, the industrial revolution soon after, and the greatest economic and technological leap ever seen. But let us not quibble.
The original authors of the Chicago Plan were responding to the Great Depression. They believed it was possible to prevent the social havoc caused by wild swings from boom to bust, and to do so without crimping economic dynamism.
The benign side-effect of their proposals would be a switch from national debt to national surplus, as if by magic. "Because under the Chicago Plan banks have to borrow reserves from the treasury to fully back liabilities, the government acquires a very large asset vis-à-vis banks. Our analysis finds that the government is left with a much lower, in fact negative, net debt burden."
The IMF paper says total liabilities of the US financial system - including shadow banking - are about 200pc of GDP. The new reserve rule would create a windfall [a large amount of money that is won or received unexpectedly]. This would be used for a "potentially a very large, buy-back of private debt", perhaps 100pc of GDP.
While Washington would issue much more fiat money, this would not be redeemable. It would be an equity of the commonwealth, not debt.
The key of the Chicago Plan was to separate the "monetary and credit functions" of the banking system. "The quantity of money and the quantity of credit would become completely independent of each other."
Private lenders would no longer be able to create new deposits "ex nihilo". New bank credit would have to be financed by retained earnings.
"The control of credit growth would become much more straightforward because banks would no longer be able, as they are today, to generate their own funding, deposits, in the act of lending, an extraordinary privilege that is not enjoyed by any other type of business," says the IMF paper.
"Rather, banks would become what many erroneously believe them to be today, pure intermediaries that depend on obtaining outside funding before being able to lend."
The US Federal Reserve would take real control over the money supply for the first time, making it easier to manage inflation. It was precisely for this reason that Milton Friedman called for 100pc reserve backing in 1967. Even the great free marketeer implicitly favoured a clamp-down on private money.
The switch would engender a 10pc boost to long-arm economic output. "None of these benefits come at the expense of diminishing the core useful functions of a private financial system."
Simons and Fisher were flying blind in the 1930s. They lacked the modern instruments needed to crunch the numbers, so the IMF team has now done it for them -- using the `DSGE' stochastic model now de rigueur in high economics, loved and hated in equal measure.
The finding is startling. Simons and Fisher understated their claims. It is perhaps possible to confront the banking plutocracy head without endangering the economy.
Benes and Kumhof make large claims. They leave me baffled, to be honest. Readers who want the technical details can make their own judgement by studying the text here.
The IMF duo have supporters. Professor Richard Werner from Southampton University - who coined the term quantitative easing (QE) in the 1990s -- testified to Britain's Vickers Commission that a switch to state-money would have major welfare gains. He was backed by the campaign group Positive Money and the New Economics Foundation.
The theory also has strong critics. Tim Congdon from International Monetary Research says banks are in a sense already being forced to increase reserves by EU rules, Basel III rules, and gold-plated variants in the UK. The effect has been to choke lending to the private sector.
He argues that is the chief reason why the world economy remains stuck in near-slump, and why central banks are having to cushion the shock with QE.
"If you enacted this plan, it would devastate bank profits and cause a massive deflationary disaster. There would have to do `QE squared' to offset it," he said.
The result would be a huge shift in bank balance sheets from private lending to government securities. This happened during World War Two, but that was the anomalous cost of defeating Fascism.
To do this on a permanent basis in peace-time would be to change in the nature of western capitalism. "People wouldn't be able to get money from banks. There would be huge damage to the efficiency of the economy," he said.
Arguably, it would smother freedom and enthrone a Leviathan state. It might be even more irksome in the long run than rule by bankers.
Personally, I am a long way from reaching an conclusion in this extraordinary debate. Let it run, and let us all fight until we flush out the arguments.
One thing is sure. The City of London will have great trouble earning its keep if any variant of the Chicago Plan ever gains wide support. 

Monday 22 October 2012

wissam al hassan, suspect du meurtre de hariri

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http://www.renenaba.com/wissam-al-hassan-la-dague-du-dispositif-securitaire-saoudien-au-proche-orient/

http://libnanews.com/2012/10/20/wissam-al-hassan-la-dague-du-dispositif-securitaire-saoudien-au-proche-orient/

Wissam Al Hassan, la dague du dispositif sécuritaire saoudien au Proche orient.

20 octobre 2012
René Naba

Paris- Réplique sismique de la décapitation de la hiérarchie militaire syrienne, le 18 juillet dernier à Damas (1), l’assassinat du Général Wissam Al-Hassam, l’homme lige du clan Hariri sur le plan sécuritaire au Liban, a retenti comme un revers stratégique majeur du camp atlantiste, à forte charge symbolique, à forte portée psychologique.
Se superposant à la destruction des sanctuaires de Tombouctou (Nord Mali) par les affidés du Qatar, Ansar Eddine, et à l’assassinat de l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Evens, à la date hautement symbolique du 11 septembre à Benghazi par les obligés néo islamistes de l’Amérique, le dégagement sanglant de Wissam al Hassan, va sans nul doute opérer un profond bouleversement du paysage politique tant au Liban, qu’au-delà, sur l’ensemble du Moyen orient.
Survenant trois mois jour pour jour après l’attentat de Damas, la déflagration de Beyrouth, le 19 octobre, en plein fief chrétien de la capitale libanaise, constitue une parfaite illustration des dérives incontrôlées du conflit syrien et de ses retombées sur le Liban, dont les conséquences pourraient s’avérer gravement dommageables tant pour le clan Hariri au Liban, que pour son parrain saoudien, que pour leur parrain commun, les Etats-Unis, par ricochet pour la Syrie elle-même et le clan Assad et ses alliés, alors que la zone frontalière syro libanaise paraît complétement gangrénée par des trafics en tous genres, d’infiltrations de djihadistes de tous poils et d’apprentis sorciers sulfureux surgis de nulle part à la recherche d’odeurs de poudre, prélude à la constitution d’un «Sunnitoland».
A cinq mois de l’ouverture du procès Hariri à la Haye, la disparition de ce témoin faisandé, embourbé dans la gestion d’un nouveau mystérieux faux témoin de l’affaire Michel Samaha, Milad Kfouri, pour cruel que soit ce constat, arrangerait bon nombre de protagonistes de cette épreuve de force interminable entre le camp atlantiste et ses contestataires régionaux en vue de la maîtrise du jeu régional.
Quelle soit ou non impliquée dans cet attentat, quelle que soit son degré d’implication, la Syrie va immanquablement être pointée du doigt et criminalisée selon un processus identique à celui qui a prévalu lors de l’attentat contre l’ancien premier ministre Rafic Hariri, le 15 Février 2005.
Au-delà des accusations fondées ou pas, force est toutefois d’admettre que le fait que l’attentat se soit produit en plein fief chrétien de la capitale libanaise, à proximité d’une permanence du parti Phalangiste, une des principales formations chrétiennes libanaises, témoigne, sept ans après le retrait syrien du Liban, sinon de la dextérité des services syriens, si les charges anti syriennes étaient fondées, à tout le moins de la négligence coupable de la victime et de ses services qui n’auront su, en dépit des considérables moyens mis à leur disposition, déjouer les menées hostiles.
L’homme bénéficiait d’une sorte de passe-droit et ses services d’un quasi de statut d’extra-territorialité du fait de ses protections pétro monarchiques, dont il a usé et abusé pour impulser, malgré ses déboires, sa promotion aux plus hauts échelons de la hiérarchie militaire et doté ses services d’un important budget et d’équipements sophistiqués fournis abondamment par les pays occidentaux.
L’élimination du chef d’un service de renseignements à la dévotion de la famille Hariri, ancien garde de corps rescapé lui-même de l’attentat contre ancien premier ministre Rafic Hariri, au rôle primordial dans la mise en circulation de «faux témoins» du procès Hariri et de l’enquête à charge du Tribunal Spécial sur le Liban, paraît devoir fragiliser considérablement le leadership politique du Clan Hariri au Liban, rendant même problématique le retour dans l’immédiat à Beyrouth du chef du clan Hariri son chef, l’ancien premier ministre Saad Hariri, en exil depuis le début du «printemps arabe», il y a deux ans.
Personnage clé des opérations de déstabilisation anti-syriennes, interlocuteur privilégié des services français et américains, artisan de l’arrestation de l’ancien ministre libanais pro syrien Michel Samaha, maître d’œuvre du rapprochement franco syrien sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Wissam Al Hassan était surtout et avant tout la dague sécuritaire du dispositif régional saoudien.
Son assassinat revêt dans cette perspective un magistral camouflet au maître d’œuvre de la contre-révolution arabe, le Prince Bandar Ben Sultan, le chef des services de renseignements saoudiens en ce qu’elle le prive d‘un de ses plus fidèles lieutenants, alors que le Royaume se trouve en phase de turbulence avec les révoltes populaires de la région d’Al Assir, fragilisé par l’absence des principaux dirigeants du pays, Le Roi Abdallah, en hospitalisation prolongée hors du pays depuis trois mois, de même que le ministre des Affaires étrangères, Saoud Al Faysal.
Dans la tradition des chefs du renseignement du Moyen-Orient, le général Hassan est un personnage énigmatique, redouté dans son propre pays, comme l’était son modèle maronite Johnny Abdo. Et si le masque énigmatique masquait en fait une réputation non justifiée?

Johnny Abdo, le mentor maronite

Les légendes ont la vie dure, quand bien même l’état de service ne le justifie pas.
Bachir Gemayel, président du Liban en 1982, et Rafic Hariri, chef du gouvernement en 1992, auront eu le même mentor: Johnny Abdo, ancien chef du service des renseignements de l’armée libanaise, dont son parrainage leur sera fatal en même temps qu’il le discréditait. Mais cet homme énigmatique, au rôle occulte, interface des services occidentaux pendant trente ans, continue de bénéficier d’un halo de mystère.
Conseiller militaire du chef phalangiste durant la guerre civile en infraction à ses fonctions officielles au sein de l’armée régulière libanaise, son agent de liaison auprès des services occidentaux et de leurs alliés régionaux, cheville ouvrière de la campagne visant à son élection à la tête de l’état libanais en remplacement du président Elias Sarkis, dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban, en 1982, puis de la campagne visant après son assassinat à propulser son frère aîné Amine à sa succession, Johnny Abdo est un homme de l’ombre par excellence.
Le flou entretenu sur ses origines, il serait de souche palestinienne, la rapidité avec laquelle il aurait été naturalisé, sa facile incorporation dans l’armée qui plus est dans un service aussi sensible que le renseignement, la consonance anglo-saxonne de son prénom dans un environnement arabe, la singularité pour ce colonel de décliner son identité selon son statut civil et non par son grade dans l’armée, contrairement à l’usage observé par tous les officiers libanais passés à la notoriété, ont accentué le mystère qui l’entoure.
Ancien bras droit du Colonel Gaby Lahoud, véritable patron du renseignement moderne libanais et artisan de son intrusion dans la vie politique locale après la première guerre civile libanaise, en 1958, homme de sang-froid sans état d’âme apparent, d’origine étrangère cultivant le secret de surcroît, Johnny Abdo focalise une large part de la vive suspicion que les Libanais nourrissent à l’égard d’une institution qui pendant près de deux décennies est apparue comme le gouvernement occulte du Liban aux procédés jugés sans rapport avec l’éthique démocratique et républicaine.
S’il peut se targuer d’avoir propulsé ses deux poulains au pouvoir, son bilan est sujet à caution. Bachir Gemayel, éphémère président du Liban, a été tué dans un attentat quelques jours avant sa prise fonction, alors que Rafic Hariri, s’il a battu un record de longévité gouvernementale dans l’histoire du Liban avec un double mandat de dix ans, a implosé en pleine trajectoire après avoir mis en coupe réglée l’économie du pays et grevé le trésor d’une dette publique de 42 milliards de dollars.
Mais le reproche le plus grave que cet homme de l’ombre encourt est d’avoir fourvoyé le camp chrétien dans une alliance exclusive avec les Israéliens au mépris du voisinage arabe du Liban, accentuant son isolement; d’avoir instrumentalisé son propre camp pour satisfaire des ambitions présidentielles, et, au niveau de l’armée, d’avoir rompu la traditionnelle fraternité d’armes lors de l’élection présidentielle libanaise de 1998.
La ténébreuse affaire du faux témoin syrien Mohamad Zuheir Siddick, témoin à charge contre la Syrie dans le procès en instance de l’assassinat de Rafic Hariri, qui lui aurait été partiellement imputée, aura été fatale à sa réputation, le signe patent de l’échec d’un homme qui aura sinistré son pays plus qu’aucun autre et voué au bûcher deux de ses poulains pour la satisfaction de ses ambitions présidentielles contre les intérêts à long terme de son pays.
Johnny Abdo fait l’objet d’une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris, sur requête du Général Jamil As Sayyed, ancien directeur général de la sûreté libanaise, un des quatre officiers arbitrairement détenus pendant trois sur la base des dépositions du faux témoin en question. Un épisode qui a couvert de ridicule le Tribunal spécial sur le Liban et les auteurs de la manipulation. L’échec est patent. Mais la légende perdure.

Le disciple: Wissam Hassan, la version sunnite de l’homme de l’ombre

Son zèle scolaire lui a sauvé la vie, mais gâché sa vie. Lors du plus fort séisme politique de l’histoire moderne du Liban, le plus important attentat meurtrier de l’histoire de ce pays, qui a emporté 23 personnes et blessés plus d’une centaine blessés, dont l’assassinat de l’espoir de l’Occident en terre arabe, Rafic Hariri, l’homme en charge de sa protection était tranquillement assis sur les bancs d’un amphithéâtre de l’Université libanaise, entrain de noircir sa copie.
Un hasard qui lui a certes sauvé la vie
, mais gâché sa vie, l’empoisonnant même au-delà de toute attente, tant est lourde la suspicion qui pèse sur cet homme animé d’un pressant besoin de respectabilité universitaire.
Son nom sera ainsi irrémédiablement associé au grand ratage de sa vie, l’assassinat de Rafic Hariri, dont il était chargé de sa protection rapprochée, qu’il n’a ni prévu, ni anticipé, ni entravé, ni déjoué, davantage préoccupé par sa promotion universitaire que par la sauvegarde de son bienfaiteur.
En pleine épreuve de force entre la Syrie et son patron, au paroxysme d’un conflit régional, dont des personnalités libanaises, notamment Marwane Hamadé, ministre des télécommunications (octobre 2004), en étaient déjà les victimes, au titre de dommage collatéral, signe annonciateur de plus grands malheurs, sur fond d’un traumatisme psychologique majeur provoqué par l’éviction du pouvoir des sunnites d’Irak et la propulsion, pour la première fois depuis Saladin (Salah Eddine Al Ayoubi), d’un Kurde à la tête de l’ancien siège de l’Empire, Bagdad, ancienne capitale des abbassides, (Janvier 2005), à l’arrière-plan d’un bain de sang quotidien et d’une fermentation intégriste au Liban, Wissam Al-Hassan, avait demandé d’anticiper la soutenance de sa thèse, couronnement d’un enseignement en informatique à l’Université libanaise sous la conduite du professeur Yahya Rabih.
Une thèse qui portait, non sur la stratégie de contre guérilla, ou, les règles d’engagement des actions armées en milieu insurrectionnel urbain, voire même le décryptage des réseaux de télécommunications, alors noyautées par les services occidentaux et Israéliens, mais en Sciences Humaines sur le “Management et relations humaines” sans qu’il ait été possible de savoir si cet intitulé anodin couvait l’art de la manipulation de l’opinion ou la gestion de faux témoin comme cela se révélera par la suite.

Un étrange alibi

Responsable de la sécurité de Rafic Hariri au moment de son assassinat, il était devenu le principal point de contact entre l’enquête et les Forces de sécurité intérieure. Sauf que le chef des gardes de corps, grassement payé, n’était pas dans le convoi le jour de l’explosion. Et son alibi manque de conviction.
Selon les révélations de la télévision publique canadienne CBC, en date du 22 novembre 2010, le Colonel Wissam Hassan dira aux enquêteurs de l’ONU, le 9 juillet 2005, que la veille de l’assassinat, le 13 février, son professeur, Yahya Rabih, lui avait téléphoné pour l’informer qu’il devait passer un examen le lendemain.
Vingt minutes plus tard, a-t-il dit aux enquêteurs, Hariri l’a appelé pour lui demander de venir le voir. Le colonel Hassan s’est présenté à la résidence de Hariri à 21 h 30 ce soir-là, et a obtenu la permission de son patron d’aller passer son examen le lendemain. Il a passé toute la matinée du lendemain à étudier pour cet examen, a-t-il expliqué aux enquêteurs de l’ONU, et a débranché son téléphone à son arrivée à l’université, soit à peu près au moment où Hariri est mort. “Si je n’avais pas passé cet examen, a dit Hassan aux enquêteurs, j’aurai été avec Hariri au moment de sa mort.
Mais le relevé des appels téléphoniques de Hassan donnait une toute autre version des faits. En réalité, c’est en fait tait le colonel Hassan qui avait pris l‘initiative d’appeler son professeur, et non l’inverse.
Les stations cellulaires autour de la maison du colonel Hassan montraient également que, le lendemain, il avait passé les heures précédant l’assassinat de Hariri au téléphone, soit le temps qu’il avait soi-disant passé à étudier. Il a fait 24 appels, soit en moyenne un appel toutes les neuf minutes.
Ce que les enquêteurs de l’ONU trouvaient également bizarre, c’était que, normalement, les hauts responsables des services de sécurité du Liban ne passent pas d’examens. “Son alibi est faible et incohérent, dit un rapport confidentiel de l’ONU, qui qualifie Hassan de “possible suspect dans le meurtre de Hariri”.
Le rapport, dont CBC News a obtenu une copie, a été rédigé fin 2008 pour Garry Loeppky, un ancien haut gradé de la GRC qui avait repris le poste d’enquêteur en chef de l’ONU cet été là. L’alibi de Hassan, pouvait-on lire dans le document, «ne semble pas avoir fait l’objet d’une vérification indépendante”. Ce n’était pas par manque de volonté de la part des enquêteurs de l’ONU. Ceux-ci auraient voulu vérifier l’alibi de Hassan. Mais M. Serge Brammertz, le deuxième commissaire de l’ONU, avait catégoriquement rejeté l’idée. Il considérait Hassan comme un contact trop important et que toute enquête de ce genre serait trop dérangeante.

Une enquête sous tension

Le rapport confidentiel concède qu’une enquête sur Hassan pourrait avoir des inconvénients: “Les relations de la commission avec les FSI pourraient en souffrir et si, d’une manière ou d’une autre, il a été impliqué dans le meurtre de Hariri, le réseau pourrait décider de l’éliminer”.
Néanmoins, le rapport affirme que le colonel Hassan “est un interlocuteur clé pour la commission – il est particulièrement bien placé pour influencer notre enquête. C’est pourquoi il importe de résoudre certaines questions concernant sa loyauté et ses intentions. Il est donc recommandé de mener une enquête discrète sur WAH ” Mais même cela n’a pas été fait.
La direction de la commission de l’ONU a ignoré la recommandation. Aujourd’hui encore, d’anciens enquêteurs de l’ONU ont des soupçons sur Hassan qui, font-ils remarquer, a finalement été éliminé du cercle de l’enquête. “C’était un personnage louche, a dit de lui un ancien haut responsable de l’ONU. Je ne crois pas qu’il ait participé au meurtre, mais il est impossible de dire ce qu’il savait”.
Bien qu’il leur ait été intimé l’ordre d’abandonner cette piste, les enquêteurs de l’ONU ont réussi à récupérer les registres des appels téléphoniques de Hassan pour la fin de 2004 et pour 2005 au complet. Durant cette période, il avait eu 279 discussions avec Hussein Khalil, l’adjoint principal du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Khalil, de son côté, avait parlé 602 fois avec Wafik Safa, connu dans le milieu du renseignement comme étant l’homme fort du service de sécurité interne du Hezbollah.
Mais personne n’a interrogé Hassan non plus au sujet de ces appels.
Toutefois, Hassan avait également ses défenseurs. Il est resté un proche allié du fils de Hariri, Saad, l’ancien premier ministre du Liban, qui lui a renouvelé sa confiance après ses révélations.
L’homme pouvait rendre service et le prouvera dans sa gestion du faux témoin Zuhayr Muhammad Siddiq remonte à septembre 2005. Le 26 septembre 2005, la commission d’enquête internationale entend la déposition de Siddiq en présence du Colonel Hassan. Le lendemain, Siddiq établit une reconnaissance de sa participation directe à l’assassinat de Hariri, un document contresigné par l’officier libanais.
Depuis, Hassan était accusé d’avoir participé à la falsification de la déposition. Le colonel rejettera cette accusation assurant que sa présence était uniquement justifiée pour les besoins de la traduction des propos tenus en arabe par Siddiq. Des accusations persistantes de l’opposition libanaise désignent le Colonel Hassan comme l’homme qui, sous l’autorité du clan Hariri, a assuré la gestion du dossier du faux témoin Zouheir Siddiq.
Dans un zèle compensatoire, Wissam Hassan veillera à maintenir l’enquête sur les rails menant à la Syrie, dégageant de son passage, pour s’y substituer, les quatre officiers supérieurs en charge de la sécurité du pays, qu’il expédiera en prison, tant pour mettre la main sur les dossiers sensibles de l’affairisme syro-Haririen au Liban, que pour pourvoir au ravitaillement du Tribunal Spécial sur le Liban de son contingent de faux témoins.
L’homme que l’héritier vouait à prendre la tête d’un appareil sécuritaire ultramoderne, à l’effet de faire contrepoids à l’armée et au Hezbollah, la milice chiite armée, l’homme destiné à être le commandant en chef de l’armée sunnite, représentée par les Forces de Sécurité Intérieures (FSI), est, en fait, le talon d’Achille de Saad Hariri dans sa confrontation avec son opposition. Dans le feu de la bataille, alors que le tribunal international menaçait de faire des révélations sur l’implication des plus hautes autorités iraniennes et syriennes, l’Ayatollah Ali Khaménéi, via les troupes d’élite des Pasdarans -la brigade Al Qods »- une fuite opportune révélait au grand jour la nature duplique de cet homme de l’ombre.
La chaîne de télévision libanaise « New TV » diffusait, le 15 janvier 2011, à l’avant-veille de la remise des conclusions de l’enquête internationale, un documentaire montrant Saad Hariri, Wissam Al Hassan, Gerhard Lehman, l’assistant du procureur international, et le faux témoin Zouhair Siddiq, dans des conciliabules s’apparentant à une conjuration de cloportes. Sous réserve de son authenticité, ce document a démasqué, au grand jour, la connivence entre les divers protagonistes du clan pro occidental dans la fabrication des « faux témoins ».
L’origine de la fuite est sujette à controverse. Une hypothèse privilégie la piste de Gerhard Lehman, se fondant sur les précédentes accusations d‘Hassan Nasrallah selon lesquelles l’enquêteur allemand avait cherché à vendre la déposition des témoins de l’enquête internationale. Une autre hypothèse pencherait plutôt vers la piste Wissam Al-Hassan qui, selon cette thèse, aurait fait fuiter la vidéo vers les services syriens pour se prémunir contre un éventuel retour de bâton.
Dans la tradition des chefs du renseignement du Moyen-Orient, le général Hassan est un personnage énigmatique, redouté dans son propre pays, comme l’était son modèle maronite. Et si le masque énigmatique masquait en fait une réputation non justifiée? Et si ces fameux hommes de l’ombre n’étaient que l’ombre de leur réputation? Une meilleure exposition aurait-elle bridé les corrosives nuisances de leurs sombres manigances? Rendue la démocratie au Liban moins ténébreuse?
Le mentor maronite a assisté impuissant à l’implosion de ses deux poulains, le disciple, lui, s’est débattu de l’accusation de désertion, consécutive à son soupçon d’abandon de poste, en pleine bataille politique qui a coûté la vie au sens de sa mission.
Wissam Al Hassan a échoué dans les trois missions majeures à lui assignées durant sa carrière: la protection de Rafic Hariri, la gestion du dossier des faux témoins et le maintien sous verrou des quatre officiers libanais, qui seront libérés après quatre ans de détention avec leur concert de révélations.
Dans la grande épreuve de leur vie, tous les deux ont glané, non le prix d’excellence, mais le zéro pointé. Wissam Hassan, étymologiquement “la distinction honorifique au meilleur”, a assurément démérité son nom. De sa vie, il en a payé le prix.
Pour solde de tout compte sans pour autant que cette mort ne mette un terme à la guerre de l‘ombre que se livrent les deux grands fauves de la guerre clandestine interarabe, Bandar Ben Sultan, l’ancien Great Gatsby de l’establishment américain et son rival syrien,  le colonel Hafez Makhlouf, l’home secret du régime baasiste.

Références

1 – Un attentat-suicide a visé mercredi 18 juillet 2012 à Damas le centre du pouvoir syrien, emportant l’une des figures le plus emblématiques du clan Assad, le général Assef Chawkat, le propre beau-frère de Bachar Al-Assad. L’attentat, qui aurait été mené par un membre de la garde rapprochée d’un des participants à une réunion du Conseil national de sécurité, a emporté plusieurs hauts responsables de l’appareil militaro sécuritaire syrien, notamment le ministre de la défense, Daoud Rajha et le responsable de la cellule de crise chargée de la rébellion, le général Hassan Turkmani.
L’attaque est survenue deux semaines après la défection d’un membre du premier cercle du pouvoir baasiste, le général Manaf Tlass, officier supérieur de la garde présidentielle et fils de l’ancien ministre de la défense, le général Moustapha Tlass..
Cauda
La polémologie du Moyen orient recense de nombreux attentats infiniment plus spectaculaires et meurtriers que l’attentat de Damas du 18 juillet 2012, dont voici les plus importants
• 1980 : Attentat des Moudjahidine Khalq contre le centre du pouvoir à Téhéran, entraînant l’élimination des certains des principaux dirigeants la hiérarchie politico religieuse de la République islamique iranienne.
• 6 octobre 1981 : Assassinat du président égyptien Anouar El Sadate
• 15 septembre 1982 : Assassinat du président élu libanais Bachir Gemayel, la veille de son entrée en fonction
• 1983 : Attentat de Beyrouth contre l’ambassade américaine provoquant la décapitation de l’Etat-major de la CIA au Moyen orient.
• 1984 : Attentat contre le QG israélien à Tyr, faisant deux cent vingt victimes, dont le commandant des forces israéliennes au Sud Liban.
• 1984 : Double attentat de Beyrouth contre le Quartier général des forces américaines et le Drakkar, le PC français, provoquant une hécatombe, fauchant près de quatre cents soldats et civils.
• 1986 : Attentat d’Aden ourdi par le propre premier ministre Ali Nasser Mohamad contre ses rivaux entrainant la décapitation de toute la hiérarchie marxiste du Yémen sud, provoquant par ricochet une guerre civile et la fuite de M. Ali Nasser vers Damas.
René Naba

« Gène rebelle dans le monde arabe » René Naba : Fragments d’un parcours 1969-2012.

site: www.renenaba.com

L’équipe de l’AFP Beyrouth durant la première phase de la guerre civile libanaise (1975-1979). De droite à gauche sur la photo :  Boni De Torhout, envoyé spécial au Liban et futur chef du service diplomatique de l’AFP, René Naba, correspondant tournant de l’AFP et futur responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’AFP, Georges Herbouze, directeur du bureau régional de l’AFP Xavier Baron, directeur adjoint du bureau de Beyrouth et futur Rédacteur en chef de l’AFP
L’équipe de l’AFP Beyrouth durant la première phase de la guerre civile libanaise (1975-1979). De droite à gauche sur la photo :
Boni De Torhout, envoyé spécial au Liban et futur chef du service diplomatique de l’AFP,
René Naba, correspondant tournant de l’AFP et futur responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’AFP,
Georges Herbouze, directeur du bureau régional de l’AFP
Xavier Baron, directeur adjoint du bureau de Beyrouth et futur Rédacteur en chef de l’AFP


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Sunday 21 October 2012

beirut bombing: mossad, again

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http://www.voltairenet.org/article176321.html

Mossad behind latest Beirut bombing

21 October 2012


On October 19, Israeli Mossad car bombing killed Lebanese internal security chief Brigadier General Wissam al-Hassan near Sassine Square in Beirut’s predominantly Christian district of Ashrafiya. Wissam al-Hassan, a close Sunni ally of President Michel Sulaiman, had recently earthed an Israeli spy cell in Lebanon. The deadly blast killed 8 people and injured another 78, mostly Lebanese Christians.
American Jewish film-maker, political commentator and former personal secretary of Bertrand Russell, Ralph Schoeman 77, told Iranian Press TV that the bombing has all marks of Israeli Mossad.
As 1992 to today in the day bombing of Beirut the identical scenario, who benefits from attempting to divide Lebanon and spread the turmoil, who benefits destabilizing the government in Damascus, who states to destabilize Beirut and subject Lebanon to civil war, the Zionist regime, the Mossad. It is a classical operation of Mossad,” he said.
Lebanese Islamic Resistance, Hizballah, has condemned the bombing. The pro-USrael opposition group March 14 lead by Sa’ad Hariri called for the resignation of Lebanese prime minister Najib Mikati, which he did – but Lebanese president Michel Sulaiman refused to accept it saying that Mikati cannot be blamed for the security breach. Both Hariri and Mikati are Sunni billionaires and are not connected to Hizballah in any way. Hizballah is member of the ruling March 8 Alliance.
It seems, the Zionist regime is playing its old covert operations to pit Lebanese against each other. It carried a similar car bombing to assassinate Rafik Hariri in February 2005. It was part of Israeli soft revolution before its invasion of Lebanon in Summer 2006. However, to western powers’ great surprise – the Jewish army met its first major military defeat at the hands of Hizballah fighters.
Israel and western Arab puppet rulers are trying to influence the June 2013 parliamentary election by the western-sponsored armed insurgency in neighboring Syria. In March 2012, United Nations’ envoy for the Middle East, Israel-Firster Jew Jeffrey Feltman told pro-Israel-Saudi, ‘Lebanese American Organization’ that Hizballah and its allies will be defeated in June 2013 election.
However, the recent Hizballah’s successful launching of a spy drone over Israel proves that the Jewish army is to face worse surprises than it faced in 2006.

Source: Rehmat’s World


http://dailystar.com.lb/News/Politics/2012/Oct-19/192032-march-14-blames-syria-for-beirut-car-bombing.ashx#axzz29dpeQuAZ

October 19, 2012
BEIRUT

"...the (lebanese) Syrian Socialist Nationalist Party blamed Israel for the explosion..."

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Wednesday 17 October 2012

nato betrays syrian rebellion and nevrotic erdogan

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http://www.voltairenet.org/article176266.html

NATO packs it in; Turkey on the verge of a nervous breakdown 

Thierry Meyssan
Damascus, 16 October 2012

On October 8, the Collective Security Treaty Organization (CTSO) began maneuvers dubbed "Inviolable Fraternity" ("НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО"). The scenario focuses on the deployment of a peace force in an imaginary country where international jihadists and terrorist organizations operate against a backdrop of ethnic and confessional divisions. The accredited diplomatic corps, which was invited to attend the exercises, listened attentively to the opening address of the deputy secretary general of the organization. He clearly indicated that the CTSO is preparing for an eventual intervention in the Greater Middle East. And for those feigning deafness, Nikolai Bordyuzha specified that his deputy was not speaking of Afghanistan.

The Geneva Declaration negotiated by Kofi Annan on June 30 foresaw the deployment of a peace force if the Syrian government and the opposition jointly made the demand. The Free Syrian Army rejected the accord. The term "opposition" refers only to the political parties who have been meeting since in Damascus, under the aupices of the Russian and Chinese ambassadors. As the Geneva Accord was validated by the Security Council, the deployment of the "blue chapkas" can be set in motion without requiring an ad hoc resolution. Valery Semerikov stated that 4,000 men had already been enlisted in the Peace Force with 46,000 others in the wings available for the rapid mobilization.
With this as background, the signs of Western retreat from Syria are multiplying. The influx of Western arms and combatants is drying up except for the ongoing transfers funded by Saudi Arabia and Qatar.
Even more surprising: on six successive occasions, the NATO Command at Incirlik gave jihadists instructions to regroup within specified zones to prepare for huge offensives. While the Syrian Arab Army, which was formed to confront the Israeli Army, may be ill-adapted for guerilla warfare, it is highly effective in conventional combat. In each of these engagements, it easily encircled and wiped out the assembled units of the Free Syrian Army. Though the initial defeats suffered by the jihadists could have been attributed to a tactical error or to an incompetent commander, after the sixth debacle another hypothesis must be considered: that NATO is willingly sending these combatants to their deaths.
In contrast to popular perceptions, the motivation of the jihadists is not, properly speaking, ideological or religious but rather, aesthetic. They are not looking to die for a cause and are not focused on the future of Jerusalem. They strike a romantic posture and seek to intensify their sensations whether through drugs or through death. Their behavior makes them easy to manipulate; they seek extreme situations which they are then placed in, and their movements are totally steered. Over the last years, Prince Bandar bin Sultan became the leading architect of these assemblages, including those of al-Qaeda. He supplied them with preachers promising a paradise where seventy virgins would provide them with ecstatic pleasures not if they accomplished a particular military or political feat but only if they died as martyrs wherever Bandar had need for them.
It seems Prince Bandar has disappeared from the scene since the attack on him on July 26. He may well be dead. From Morroco to Zinjiang, the jihadists have been left to their own devices, without any real coordination. They could be recruited by any number of actors, as the recent assassination of the U.S. Ambassador in Libya confirms. As a result, Washington wants to unload this risky and burdensome rabble or at the very least reduce their number. The orders that NATO gives to the jihadists are designed to expose them to fire by the Syrian Arab Army which is eliminating them en masse.
Recently, the French police killed a French Salafist who attacked a Jewish business establishment. The investigation that followed revealed that he belonged to a network including individuals that had gone to do jihad in Syria. The British police made a similar discovery four days later.
The message from Paris and London is that the French and British killed in Syria were not agents on a secret mission but fanatics who acted on their own initiative. This is obviously false because certain of these jihadists were carrying communication instruments of NATO specification, supplied by France and the United Kingdom. Whatever the case, these events are marking the end of the Franco-British involvement alongside the Free Syrian Army, while Damascus discretely exchanges its prisoners. A page has been turned.
Under the circumstances, one can understand the frustration of Turkey and the Wahhabist monarchies who at the request of the Alliance invested in the secret war unreservedly, but who now must assume alone the failure of the operation. Going for broke, Ankara threw itself into a series of provocations designed to prevent NATO from pulling out. Anything goes, from the firing of Turkish artillery into Syrian territory to the pirating of a civil airline. But these gestures are counterproductive.
Specifically, the Syrian air plane coming from Moscow which was turned around by Turkish fighters contained no weapons but rather high-explosive detection equipment to be used for the protection of civilians. Turkey, actually, did not seek to prevent Russia from delivering material aimed at protecting Syrian civilians from terrorism but aimed instead to increase tension by mistreating the Russian passangers and refusing to allow their ambassador to render assistance. Wasted effort: NATO did not react to the imaginary accusations put forward by Recep Tayip Erdogan. The only consequence is that President Putin has postponed sine die his visit to Ankara originally scheduled for the first half of December.
There is a long way still to go on the path to peace. But even if Turkey now or the Wahhabist monarchies later attempt to prolong the war, a process has been set in motion. NATO is packing up and the media are turning their gaze to other horizons.

Translation
Michele Stoddard

Source
Information Clearing House (USA)

http://www.voltairenet.org/article176269.html

L’Otan plie bagage, la Turquie au bord de la crise de nerfs 

L’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) a débuté au Kazakhstan, le 8 octobre, des manœuvres intitulées « Fraternité inviolable » (« НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО »). Le scénario est celui du déploiement d’une force de paix dans un pays imaginaire où œuvrent des jihadistes internationaux et des organisations terroristes sur fond de divisions ethno-confessionnelles. Le corps diplomatique accrédité, qui a été invité à assister à l’exercice, a écouté avec attention le discours d’ouverture du secrétaire général adjoint de l’Organisation. Il a clairement indiqué que l’OTSC se prépare à intervenir éventuellement au Grand Moyen-Orient. Et pour ceux qui font la sourde oreille, Nikolai Bordyuzha a précisé que son adjoint ne parlait pas de l’Afghanistan.
La Déclaration de Genève, négociée par Kofi Annan le 30 juin, prévoit le déploiement d’une force de paix si le gouvernement syrien et l’opposition en font l’un et l’autre la demande. L’Armée « syrienne libre » a rejeté cet accord. Le terme « opposition » désigne donc uniquement les partis politiques qui ont été réunis depuis, à Damas, sous la houlette des ambassadeurs russe et chinois. L’accord de Genève ayant été validé par le Conseil de sécurité, le déploiement de « chapkas bleues » peut être mis en œuvre sans résolution ad hoc. Valery Semerikov a précisé que 4 000 hommes sont d’ores et déjà affectés à cette force de paix, tandis que 46 000 autres sont formés et peuvent être mobilisés rapidement en renforts.
Dans ce contexte, les signes du retrait occidental de Syrie se multiplient. Le flux d’armes et de combattants occidentaux s’est interrompu, seuls continuent les transferts financés par l’Arabie saoudite et le Qatar.
Beaucoup plus surprenant : six fois de suite, le commandement Otan d’Incirlik a donné aux jihadistes des instructions de regroupement dans des zones particulières pour se préparer à de vastes offensives. Or, si l’Armée arabe syrienne, conçue pour affronter l’Armée israélienne, est inadaptée à la guérilla, elle est au contraire très efficace dans les combats classiques. Elle a donc, chaque fois, encerclé et anéanti les éléments rassemblés de l’Armée « syrienne libre ». On pouvait penser la première fois à une erreur tactique, la seconde à l’entêtement d’un général incompétent, mais à la sixième fois, on doit envisager une autre hypothèse : l’Otan envoie volontairement ces combattants à la mort.
Contrairement à la perception commune, la motivation des jihadistes n’est pas à proprement parler idéologique ou religieuse, mais esthétique. Ils n’entendent pas mourir pour une cause et se désintéressent d’ailleurs du sort de Jérusalem. Ils épousent une posture romantique et cherchent à exacerber leurs sensations que ce soit par des drogues ou dans la mort. Leur comportement les rend facilement manipulables : ils cherchent des situations extrêmes, on les y place et on guide leur bras. Au cours des dernières années, le prince Bandar bin Sultan était devenu le grand architecte de ces groupuscules, incluant Al-Qaeda. Il les encadraient avec des prédicateurs leur promettant un paradis où 70 vierges leur offriraient des plaisirs paroxystiques, non pas s’ils atteignaient un objectif militaire particulier ou un but politique, mais uniquement s’ils mouraient en martyrs là où Bandar avait besoin d’eux.
Or, le prince Bandar a disparu de la scène depuis l’attentat dont il a été victime le 26 juillet. Il est probablement mort. Du Maroc au Xinjiang, les jihadistes sont livrés à eux-mêmes, sans aucune coordination véritable. Ils peuvent se mettre au service de n’importe qui, comme l’a montré la récente affaire de l’assassinat de l’ambassadeur états-unien en Libye. Par conséquent, Washington veut désormais se débarrasser de cette piétaille devenue encombrante et dangereuse, ou tout au moins en restreindre le nombre. L’Otan donne des ordres aux jihadistes pour les exposer au feu de l’Armée arabe syrienne qui les élimine en masse.
Par ailleurs, la police française a abattu le 6 octobre un salafiste français qui avait commis un attentat contre un commerce juif. Les perquisitions qui ont suivi ont montré qu’il appartenait à un réseau incluant des individus partis faire le jihad en Syrie. La police britannique a fait une découverte similaire quatre jours plus tard.
Le message de Paris et de Londres, c’est que les Français et les Britanniques morts en Syrie n’étaient pas des agents en mission secrète, mais des fanatiques agissant de leur propre initiative. C’est évidemment faux puisque certains de ces jihadistes disposaient de matériels de communication aux normes Otan, fournis par la France et le Royaume-Uni. Quoi qu’il en soit, ces mises en scène marquent la fin de l’implication franco-britannique aux côtés de l’Armée syrienne libre, tandis que Damas restitue discrètement des prisonniers. Une page est tournée.
Dès lors, on comprend la frustration de la Turquie et des monarchies wahhabites qui, à la demande de l’Alliance, se sont investies sans réserve dans la guerre secrète, mais devront assumer seules l’échec de l’opération. Jouant le tout pour le tout, Ankara s’est lancé dans une série de provocations visant à empêcher l’Otan de se dérober. Tout y passe, depuis le positionnement de pièces d’artilleries turques en territoire syrien jusqu’à la piraterie d’un avion civil. Mais ces gesticulations sont contre-productives.
Ainsi, l’avion de Syrian Air en provenance de Moscou qui a été détourné par les chasseurs turcs ne contenait aucune arme, mais des engins électroniques de protection civile destinés à détecter la présence de fortes charges explosives. A vrai dire, la Turquie n’a pas voulu empêcher la Russie de livrer un matériel destiné à protéger les civils syriens du terrorisme, mais a tenté d’accroître la tension en maltraitant des passagers russes et en empêchant leur ambassadeur de leur porter assistance. Peine perdue : l’Otan n’a pas réagit aux accusations imaginaires proférées par Recep Tayyip Erdogan. Pour seule conséquence, le président Poutine a annulé sine die sa visite prévue à Ankara le 15 octobre.
Le chemin vers la paix est encore long. Mais, même si la Turquie aujourd’hui, ou les monarchies wahhabites demain, essayent de prolonger la guerre, le processus est enclenché. L’Otan plie bagage et les médias tournent progressivement leurs regards vers d’autres cieux.

see also: 

 Turkish minister slams EU as world's most hypocritical body

October 16

Turkey's economy minister condemned the European Union on Tuesday as the most hypocritical organisation in the world, in vitriolic remarks which underlined the EU candidate country's growing alienation from Brussels.

...
Economy Minister Zafer Caglayan said it made him laugh when he heard the EU had won the Nobel Peace Prize last week for promoting peace, democracy and human rights over six decades.
"The EU is the most two-faced union of all time. It is the most hypocritical organisation in the world. This EU has kept Turkey waiting at its door for 50 years," state-run Anatolian news agency reported Caglayan as saying.
He attacked the EU for imposing visa requirements on Turkish business visitors and quotas on goods, describing this as a "a crime against humanity" and "torture" and condemned the award of the Nobel prize to a body responsible for unfair competition.
"If you award the EU with a prize for duplicity or hypocrisy, rather than one for peace, then we'd say fair enough, we accept that," he said.
...
Turkey's EU Affairs Minister Egemen Bagis told Reuters that Erdogan deliberately chose not to refer specifically to Europe at the party congress as a "message to the narrow-minded politicians of Europe".
...

http://www.voltairenet.org/article176167.html

Towards a Western retreat from Syria 

 The Syria war drags on. Continuing it has become too expensive and too dangerous for its neighbors. Russia, which aims to re-establish itself in the Middle East, is trying to show the United States that it is in their best interest to allow Moscow to resolve the conflict.

Thierry Meyssan
Damascus, 9 October 2012

The military situation in Syria is turning against those in Washington and Brussels who hoped to change the regime there by force. Two successive attempts to take Damascus have failed and it has become clear that that objective cannot be achieved.
On July 18th, an explosion killed the leadership of the Council of National Security, signalling the beginning of a vast offensive during which tens of thousands of mercenaries descended on the Syrian capital from Jordan, Lebanon, Turkey and Iraq. After several days of pitched battles, Damascus was saved when the fraction of the population hostile to the government chose out of patriotism to assist the National Army rather than bid welcome to the forces of the FSA.
On September 26, al-Qaeda jihadists were able to penetrate the interior of the Defense Ministry, disguised as Syrian soldiers and carrying false papers. They intended to detonate their explosive vests in the office of the joint chiefs of the military but did not get close enough to their target and were killed. A second team attempted to take over the national TV station to broadcast an ultimatum to the President but were not able to reach the building as access was blocked moments after the first attack. A third team targeted government headquarters and a fourth was aimed at the airport.
In both cases, NATO coordinated the operations from its Turkish base in Incirlik, seeking to provoke a schism at the core of the Syrian Arab Army and rely on certain generals for the purpose of overthrowing the regime. But the generals in question had long been identified as traitors and marginalized from effective command. In the aftermath of the two failed attacks, Syrian power was reinforced, giving it the internal legitimacy necessary to go on the offensive and crush the FSA.
These failures put a damper on those who had been crowing in advance that the days of Bashar al-Assad were numbered. In Washington, consequently, those counselling withdrawal are carrying the day. The question is no longer how much time the «Assad regime» will hold out but whether it costs the U.S. more to continue the war than to stop it. Continuing it would entail the collapse of the Jordanian economy, losing allies in Lebanon, risking civil war in Turkey, in addition to having to protect Israel from the chaos. Stopping the war would mean allowing the Russians to regain foothold in the Middle East and strengthening the Axis of Resistance to the detriment of the expansionist dreams of the Likud.
While Washington’s response takes the Israeli dimension into account, it has stopped heeding the advice of the Netanyahu government. Netanyahu ended up undercutting himself through his manipulations behind the assassination of Ambassador Chris Stevens and through his shocking interference in the American presidential campaign. If the long-term protection of Israel is the goal rather than folding to the brazen demands of Benjamin Netanyahu, a continued Russian presence is the best solution. With one million Russian-speaking Israelis, Moscow will never allow that the survival of that colony to be imperiled.
A glance backward is necessary here. The war against Syria was decided by the Bush Administration on September 15, 2001 during a meeting at Camp David, as confirmed notably by General Wesley Clark. After having suffered several setbacks, NATO action had to be cancelled due to the vetos of Russia and China. A «Plan B» then emerged, involving the use of mercenaries and covert action once deploying uniformed soldiers had become impossible. Given that the FSA has not scored a single victory against the Syrian Army, there have been multiple predictions that the conflict will become interminable and will progressively undermine the states of the region, including Israel. In this context, Washington signed onto the Geneva Accord, under the auspices of Kofi Annan.
Subsequently, the war camp torpedoed this agreement by organizing leaks to the press concerning the West’s secret involvement in the conflict, leaks that led to Kofi Annan’s immediate resignation. It also played its two trump cards with the attacks on July 18 and September 26 and lost them both. As a result, Lakhdar Brahimi, Annan’s successor, has been called on to resuscitate and implement the Geneva Accord.
In the interim, Russia did not remain idle: it obtained the creation of a Syrian Ministry of National Reconciliation; supervised and protected the meeting in Damacus of national opposition parties; organized contacts between the U.S. and Syrian general staff; and prepared the deployment of a peace force. The first two measures scarcely registered in the Western press while the last two were flatly ignored.
Nevertheless, as revealed by Sergei Lavrov, Minister of Foreign Affairs, Russia addressed the fears of the U.S. Joint Chiefs of Staff concerning Syrian chemical weapons. It verified that these were stored in locations sufficiently secure not to fall into the hands of the FSA, be seized by jihadists and used by them indiscriminately. Ultimately, it gave credible guarantees to the Pentagon that the continuation in power of so determined a leader as Bashar el-Assad is a more manageable situation, for Israel as well, than allowing the chaos in Syria to spread further.
Above all, Vladimir Putin accelerated the projects of the CSTO, the Collective Security Treaty Organization, the anti-NATO defense alliance that unites Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikstan and Russia itself. The foreign ministers of the CSTO adopted a shared position on Syria and a logistical plan was drawn up for an eventual deployment of 50,000 men. An agreement was signed between the CSTO and the U.N. Peacekeeping Department that these «blue chapkas» would be used in the zones of conflict under a U.N. Security Council mandate. Joint drills between the two are to take place from 8 to 17 October in Kazakhstan under the label of «Inviolable Fraternity» to complete the coordination between these two intergovernmental organizations. The Red Cross and the IOM will also participate.
No official decision will be taken in the U.S. during the presidential campaign. Once that ends, peace might become conceivable.


http://www.voltairenet.org/article176139.html

Vers un retrait occidental de Syrie

La guerre de Syrie s’éternise. Sa poursuite est devenue trop coûteuse et trop dangereuse pour ses voisins. La Russie, qui ambitionne de se réinstaller au Proche-Orient, tente de démontrer aux Etats-Unis que leur intérêt bien compris est de la laisser résoudre le conflit. 

Damas, 8 octobre 2012


La situation militaire en Syrie s’est retournée au détriment de ceux qui espéraient à Washington et à Bruxelles parvenir à changer le régime par la force. Les deux tentatives successives de prise de Damas ont échoué et il est désormais clair que cet objectif ne pourra pas être atteint.
Le 18 juillet, une explosion décapitait le Conseil de sécurité nationale et donnait le signal d’une vaste offensive de dizaines de milliers de mercenaires convergeant de Jordanie, du Liban, de Turquie et d’Irak sur la capitale. Après quelques jours de bataille acharnée, Damas était sauvée, la fraction de la population hostile au gouvernement choisissant par patriotisme d’aider l’Armée nationale plutôt que d’accueillir l’ASL.
Le 26 septembre, des jihadistes d’Al-Qaida pénétraient dans l’enceinte du ministère de la Défense, déguisés en soldats syriens et munis de faux papiers. Ils voulaient faire sauter leurs ceintures d’explosifs dans le bureau de l’état-major, mais ne parvinrent pas à proximité suffisante de leur cible et furent abattus. Une seconde équipe devait s’emparer de la télévision nationale et lancer un ultimatum au président, mais elle ne put s’approcher du bâtiment car son accès avait été bloqué dans les minutes suivant la première attaque. Une troisième équipe s’est dirigée vers le siège du gouvernement et une quatrième devait attaquer l’aéroport.
Dans les deux cas, l’OTAN, qui coordonnait les opérations depuis sa base turque d’Incirlik, espérait provoquer une fracture au sein de l’Armée arabe syrienne et s’appuyer sur certains généraux pour renverser le régime. Mais les généraux en question avaient été identifiés comme traîtres depuis longtemps et privés de tout commandement effectif. Il ne s’est donc rien passé de significatif et le pouvoir syrien est sorti renforcé de ces deux coups ratés. Il a trouvé la légitimité intérieure nécessaire pour se permettre de passer à l’offensive et d’écraser rapidement l’ASL.
Ces échecs ont fait perdre leur superbe à ceux qui caracolaient par avance en affirmant que les jours de Bachar el-Assad étaient comptés. Par conséquent, à Washington, les partisans du retrait sont en train de l’emporter. La question n’est plus de savoir combien de temps le « régime de Bachar » tiendra encore, mais s’il est plus coûteux pour les États-Unis de continuer cette guerre ou de l’arrêter. La continuer, c’est provoquer l’effondrement économique de la Jordanie, c’est sacrifier ses alliés au Liban, c’est risquer la guerre civile en Turquie, et c’est devoir protéger Israël de ce chaos. L’arrêter, c’est laisser les Russes se réinstaller au Proche-Orient et c’est renforcer l’Axe de la Résistance au détriment des rêves expansionnistes du Likoud.
Or si la réponse de Washington tient compte du paramètre israélien, elle ne prend plus en considération l’avis du gouvernement Netanyahu. Celui-ci a fini par indisposer à la fois en raison de ses manipulations derrière l’assassinat de l’ambassadeur Chris Stevens et à cause de son ahurissante ingérence dans la campagne électorale US. En définitive, si l’on envisage la protection à long terme d’Israël et non pas les exigences extravagantes de Benjamin Netanyahu, la présence russe est la meilleure solution. Avec 1 million d’Israéliens russophones, jamais Moscou ne laissera mettre en péril la survie de cette colonie.
Un retour en arrière est ici nécessaire. La guerre contre la Syrie a été décidée par l’administration Bush, le 15 septembre 2001 lors d’une réunion à Camp David, comme l’a notamment attesté le général Wesley Clark. Après avoir été repoussée plusieurs fois, l’action de l’OTAN a dû être annulée en raison des vétos russe et chinois. Un « plan B » a alors été mis sur pied : recourir à des mercenaires et à l’action secrète puisque le déploiement de soldats en uniforme était devenu impossible. Cependant, l’ASL n’ayant pas marqué une seule victoire contre l’Armée arabe syrienne, beaucoup ont pronostiqué que le conflit serait interminable et minerait progressivement les États de la région, y compris Israël. Dans ce contexte, Washington a conclu le 30 juin un accord avec la Russie à Genève, sous la houlette de Kofi Annan.
Toutefois, le camp de la guerre a fait capoter cet accord en organisant des fuites dans la presse sur l’engagement occidental secret dans le conflit ; fuites qui ont contraint Kofi Annan à la démission immédiate. Le camp de la guerre a joué ses deux cartes maîtresses les 18 juillet et 26 septembre et a perdu. Dès lors, Lakhdar Brahimi, le successeur d’Annan, a été prié de ressusciter et de mettre en œuvre l’Accord de Genève.
Pendant ce temps, la Russie n’a pas chômé. Elle a obtenu la création d’un ministère syrien de la Réconciliation nationale, elle a supervisé et protégé la réunion à Damas des partis d’opposition nationale, elle a organisé des contacts entre les états-majors US et syrien, et elle a préparé le déploiement d’une force de paix. Les deux premières mesures ont été prises à la légère par la presse occidentale et les deux dernières ont été carrément ignorées.
Pourtant, comme l’a révélé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, la Russie a répondu aux craintes de l’état-major US relatives aux armes chimiques syriennes. Elle a pu vérifier que celles-ci étaient stockées dans des lieux suffisamment sécurisés pour ne pas tomber dans les mains de l’ASL, être détournées par des jihadistes et utilisées par eux aveuglément, sauf changement de régime. Elle a pu donner ainsi des garanties crédibles au Pentagone que le maintien au pouvoir d’un leader qui a prouvé son sang-froid comme Bachar el-Assad est une situation plus gérable, y compris pour Israël, que l’extension du chaos à la Syrie.
Surtout, Vladimir Poutine a accéléré les projets de l’Organisation du Traité de sécurité Collective (OTSC), l’Alliance défensive anti-OTAN réunissant l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et bien sûr la Russie. Les ministres des Affaires étrangères de l’OTSC ont adopté une position commune sur la Syrie [1]. La logistique a été installée pour un éventuel déploiement de 50 000 hommes [2]. Un accord a été signé entre l’OTSC et le département onusien de maintien de la paix pour que des « chapkas bleues » puissent être déployées dans les zones de conflit sous mandat du Conseil de sécurité [3]. Et des manœuvres communes ONU/OTSC auront lieu du 8 au 17 octobre au Kazakhstan sous le titre « Fraternité inviolable » pour finaliser la coordination entre les deux organisations intergouvernementales. La Croix-Rouge et l’OMI y participeront [4].
Aucune décision ne saurait être officialisée par les États-Unis durant leur campagne électorale présidentielle. Dès que celle-ci sera terminée, la paix sera envisageable.